Jean Bourassa
(1631-1718)

 

Fils de Jacques Bourasseau et de Françoise Fouchard, de Saint-Fulgent, évêché de Luçon au Poitou, en France, il contracte mariage devant le notaire Pierre Duquet, le lundi 5 octobre 1665, avec Perrette Vallée, fille de Nicolas Vallée et de Madeleine Major de la paroisse de Saint-Sulpicede Châlons-sur-Marne en Champagne, France, et l'épouse à Québec le mardi 20 octobre 1665. De leur union naissent sept enfants. Le vendredi 5 juin 1676, son épouse, Perrette Vallée, décède des suites d'un accouchement. Le dimanche 25 octobre 1676, il contracte mariage devant le notaire Gilles Rageot avec Catherine Poitevin, fille de Guillaume Poitevin et de Françoise Macré, de Saint-Nicolas-des-Champs à Paris, et veuve d'Adrien Isabel, et l'épouse à Sainte-Famille de l'Ile d'Orléans le mercredi 4 novembre 1676. De leur union naissent quatre enfants.

Il s'engage à La Rochelle devant le notaire Moreau, le 5 avril 1657, à venir travailler pour trois ans à Québec à raison de 90 livres par année. Il se dit alors âgé de vingt-trois ans. Le 5 n novembre 1662, en compagnie de Jean Huart, il loue pour trois ans une habitation de cinq arpents de front à Lauzon appartenant à Geneviève de Chavigny et Charles Amyot. Ils s'occupent de la faire clôturer, à un sol de pieux, et de la faire valoir moyennant huit minots de blé, quatre minots de pois et huit barriques d'anguilles par année. Il travaille sur cette terre jusqu'au 15 mai 1667. Il s'établit à Lauzon où il possède une terre qu'il vend Jean Huard et Bastien Pronoveaum, le 4 novembre 1666, auxquels il donne quittance de 100 livres «en or et argent et en monnaye» le 18 novembre suivant. Le premier mai 1667, le sieur Couillard lui vend une terre de quatre arpents de front par quarante arpents de profondeur entre les habitations de Charles Amyot et d'Henri Breau pour une rente de 30 livres par année. C'est là qu'il s'établit définitivement.

Le 23 octobre 1668, il déclare tenir une portion de la terre voisine de la sienne que François Miville lui a demandé d'ensemencer pendant deux ans et de rendre propre à la culture. Comme il n'a pas rempli totalement son marché, il promet de finir de défricher ces deux arpents pour le premier mai 1669. En 1672, il a pour fermier, Jean Blanvert, mais ce dernier ne travaille pas comme il l'aurait voulu. Il se présente à la Prévôté de Québec, le 19 août, afin d'obliger Blanvert à déguerpir de sa terre. Il obtient gain de cause. Le 26 novembre suivant, Claude de Bermen de La Martinière, procureur des héritiers de Jean de Lauzon, lui concède quatre arpents de profondeur dans la seigneurie de Lauzon. Il a pour voisins Louis Geseron et François Marchand et il s'associe avec ce dernier, le 14 juin 1676, jusqu'à la Saint-Martin pour exploiter ensemble leurs pêches à anguilles ainsi que celle d'Étienne Charet en partageant la moitié des profits.

Sa deuxième épouse, Catherine Poitevin, était héritière par son défunt mari d'une terre à l'Ile d'Orléans. C'est cette terre qu'il loue pour cinq ans à Jean Jouane de l'Ile d'Orléans le 8 septembre 1680, moyennant huit minots de blé et trois minots de pois. Au recensement de 1681, Jean habit toujours à Lauzon et possède trois bêtes à cornes et quinze arpents en valeur. En plus de faire valoir sa propre terre, le 19 novembre 1688, il loue pour trois ans la terre de Catherine Gauthier, veuve de Denis Duquet, à 110 livres tournois par année et deux cents anguilles fraîches. Il se porte acquéreur, le 10 juillet 1698, pour la somme de 890 livres qu'il verse comptant, de l'habitation voisine de la sienne, qui a appartenu à feu Henri Breau.

Le 3 avril 1702, les héritiers de Joseph Pourveu lui louent pour un an, au prix de 35 livres, la terre qu'il a possédée à Lauzon. Le 15 juin 1711, vu son grand âge, il fait don à son fils François, d'une terre de quatre arpents de front par quarante arpents de profondeur avec une petite maison de quinze pieds par dix-huit pieds, dont il a fait l'acquisition quarante-cinq ans plus tôt. Il lui cède également la moitié d'une grange qu'il partageait avec son voisin François Marchand ainsi qu'un bœuf, une vache, une génisse, un taureau de deux ans et deux cochons, ainsi que le peu de meubles et ustensiles qu'il lui reste ayant passé au feu l'année précédente. Son fils s'engage en retour à les héberger, lui et son épouse, Catherine Poitevin, jusqu'à leur décès. Les autres héritiers ratifient tout à tour cette donation. Pierre Bouchard époux de Marie-Anne Bourassa, la ratifie le 26octobre 1711, Marc Isabel, fils de Catherine Poitevin, le 22 août 1712 et Jean Bourassa, époux de Marie-Françoise Méthot le 2 juin 1716.

Jean décède à Lauzon le 20 janvier 1718 et y est inhumé le surlendemain.


Extrait du livre : Portrait des famille page 254